« Que l’on adapte la représentation en fonction du nombre d’adhérent me parait être une bonne chose mais ne doit pas se faire au détriment de la représentation nationale et de sa diversité régionale. »
Alfred Ruiz
« Le fédéralisme ne me semble pas reposer sur la négation des différences entre régions. Je crois même qu’au sein d’EELV on parle de fédéralisme différencié pour justifier que nous sommes pour prendre en considération les spécificités régionales.
Or ce qui se dessine de plus en plus c’est la négation de ces différences en expliquant qu’une région à 10 adhérentEs à le même poids ou presque au sein du CF qu’une région à 400 adhérentEs. Avec ce genre de raisonnement il est contre productif et inintéressant de développer les adhésions puisqu’on est sous représenté ensuite au niveau du CF.
Par ailleurs il est faux de dire que le national est sous perfusion des régions actuellement. Ce fut vrai mais ça ne l’est plus. L’examen objectif des comptes tels qu’ils ont été présentés au dernier CF montre qu’au contraire le national a fait les efforts nécessaires et dégage un excédent de près de 800 000 euros tandis que les régions sont globalement en déficit. Certes le national doit encore de l’argent aux régions mais en termes d’équilibre annuel cela ne change rien.
La diminution du nombre de membres du CF aurait un sens réel si en même temps on avait une réelle réforme de l’ensemble des structures pour améliorer le fonctionnement et l’efficacité du mouvement. Avoir une approche uniquement financière est dangereuse. Avec un tel argument il suffirait de dire qu’on réduit de 4 à 3 le nombre de réunions du CF pour arriver au même résultat ce qui serait contraire à tout ce qu’on dit par ailleurs en matière de démocratie.
En conclusion je ne suis pas favorable à modifier ainsi le nombre de membres du CF et je souhaite que la grande réforme que nous proposons à Horizon 2025 avec un terme fixé à la fin de l’année soit mise à profit pour faire enfin des changements qui combinent la démocratie, le régionalisme réel, l’efficacité et la sobriété financière. »
Yves Contassot, Conseiller Fédéral
« C’est plutôt étonnant voir ici repris un argument utilisé par le gouvernement pour réduire les temps de parole des petits partis politique pendant la campagne électorale afin de justifier un vote contre la réduction du nombre des ConseillerEs fédéraux afin de maintenir une différence de poids politique entre les régions.Réduire le nombre de ConseillerEs fédéraux c’est réduire le nombre de représentants des « grosses » régions, ce n’est pas augmenter ceux des « petites », c’est donc viser à plus d’égalité plutôt que de continuer sur une « équité » plutôt bancale.Pourquoi est-elle bancale ? Parce que s’il s’agit d’avoir un CF qui ressemble à EELV, il faudrait qui comporte 50% de franciliens, 70% d’hommes, que sa moyenne d’âge soit d’une cinquantaine d’années et qu’il soit très majoritairement blanc et CSP+ (à ce titre Pierre et Yves en sont d’excellents représentants)Voulons nous un CF qui nous ressemble ou un CF qui nous rassemble ?Le deuxième vote qui nous est demandé propose d’augmenter à 25% la part de représentation du national. Franchement… Le national est-il si faible qu’il faille lui donner plus de poids ?Voulons nous un CF qui débat ou une chambre d’enregistrement ?Nous avons 4 choix possibles (hors vote blanc ou abstention):– Renforcement du fédéralisme : moins de poids aux grosses régions et une part nationale inchangée. C’est mon choix, vote A pour, vote B contre– rienàfoutrisme : ne rien changer, vote A contre, vote B contre– Jacobinisme : moins de poids aux grosses régions et plus de poids au nationale, vote A pour, vote B pour– Jacobinisme hypocrite : peu de changement pour les régions (7 CF en moins) mais plus de poids au national (7 CF en plus), Vote A Contre, vote B pourBref, à une proposition de réduction de nos dépenses, nous devons apporter une réponse politique qui renforce ou non notre fédéralisme.Finalement, il arrive très à propos dans l’histoire d’EELV ce référendum statutaire. »François Soulabaille, Conseiller Fédéral
« Réduire le nombre de délégués permet de faire des économies mais qu’apportent une réduction du niveau régional et une augmentation du niveau national notamment en terme de représentativité et de démocratie ? »Francis Cortez
« Je ne pense pas que la question du fédéralisme puisse se résumer à une question comptable de prorata de représentation. Ni que quiconque puisse être motivé à faire des adhésions pour une question de nombre de représentants.Par contre, on ne peut que constater une cassure parfois entre les échelons locaux et régionaux d’une part et l’échelon national de l’autre. Depuis 3 ans, nombreux adhérents ont l’impression de subir ce qui se passe « là-haut » sans avoir la moindre impression d’y être représenté. Et cela a sans doute sa part d’explication dans le manque manifeste d’enthousiasme d’un grand nombre pour ce congrès.Il ne s’agit donc pas d’annoncer une réforme, il s’agit de dire ce qu’on veut mettre dedans. Et cela commence par un renforcement des liens entre les adhérents et leurs instances. A ce titre, je ne pense pas qu’un renforcement de l’échelon national annonce une réforme qui irait dans le bon sens. Au contraire, on ne ferait que renforcer le jeu des motions nationales au détriment de la rémontée des demandes locales.Car, ne nous y trompons pas, parler de part régionale et de part nationale est trompeur. Tous les conseillers sont élus sur un congrès national. Mais 80% sont élus directement par leurs régions, par des gens qui les connaissent, et les 20% restants ont une élection indirecte dictée par leur motion. C’est donc une part « motions » que l’on voudrait promouvoir au détriment de la part « région ». D’où l’engagement d’Ecologie en Commun sur le maintien de nos principes fédéralistes.S’il n’y avait pas à proximité un congrès, et une crainte de certains d’une grosse diminution du nombre de places à distribuer, je pense que le consensus serait naturellement trouvé. »Ludovic Lotode, Co-Secrétaire Régional EELV Savoie
« Je n’appelle pas un désaccord sur l’orientation du parti, ni même un désaccord sur son fonctionnement, le fait de savoir s’il faut 120 ou 150 membres au CF et 20 ou 25 % de part nationale.Parce que si on faisait des motions sur ce type de désaccord nous n’en aurions pas 5 mais quelques centaines, entre ceux qui sont pour 120 membres et la pénalisation des client de prostituées, ceux qui sont pour 120 mais contre cette pénalisation, ceux qui sont pour 150 avec des avis différents sur la pénalisation des clients de la prostitution, ceux qui dans chacun de ces cas divergent sur la prime majoritaire, ajouter les divergences entrainant d’autres motions selon l’avis sur la candidature Hulot, la subsidiarité à Villejuif, etc, on n’est pas sorti de l’auberge 😉Chez moi les divergences d’orientation et de stratégie c’est où veut-on en être dans 10 ans et comment on y arrive, que ça se fasse avec 120 ou 150 membres au CF peu me chaut même si fonctionnellement je pense qu’il vaut mieux garder 120 plutôt que de changer les règles au dernier moment et sans avoir réfléchi aux statuts dans leur ensemble, des statuts ce n’est pas qu’une opération comptable.Je suis pour les 25% de part nationale mais si c’est 20 qui restent je n’en ferai pas une maladie, de même que je suis pour la prime majoritaire mais ça ne m’aurait pas traumatisé qu’elle saute. Il y a peu de choses dans les statuts qui soit une orientation en soi, et souvent on pourrait le concevoir différemment, mais des choses essentielles très peu, la majorité de 60% par exemple.Alors à moins de vouloir qu’une motion soit le PC des années 50, où il y avait des positions de classe y compris pour être contre la contraception qui allait diminuer les effectifs de la classe ouvrière, puisqu’on veut tous semble-t-il arrêter la fossilisation en tendances qui sont des micros partis dans le partis, il y bien des sujets mineurs ou de conscience sur lesquelles on devrait prendre l’habitude de débattre entre personnes plutôt qu’entre motions. »Pierre Minnaert, Conseiller Fédéral
« 1. Changer les règles au moment où on joue, c’est tout de même singulier.
Ça ne permet en tout cas pas d’y réfléchir de façon sereine.2. En réduisant le nombre de conseillers fédéraux, on se retrouve avec près de la moitié des régions qui sera représentée par deux doublettes chacune. Étant donné que la répartition de ces doublettes se fait au plus fort reste, ça va faire:
– De l’uninominal
– De la bipolarisation
Bref pour le fédéralisme, la diversité et la proportionnelle, on repassera…3. Augmenter la part des motions dans la composition du CF quand tout le monde hurle sur les écuries, c’est pour le moins schizophrène
4. On parle de faire des économies, soit. Alors plutôt que de diminuer le nombre de membres, diminuons leur défraiement!
-Plutôt que de rembourser les repas, prenons en charge une restauration légère sur place. (Perso, j’ai jamais envoyé une note depuis que je suis au CF)
– On pourrait moduler la hauteur du défraiement en fonction des revenus
– On pourrait chercher une salle moins chère
– Ne rembourser les déplacements que des plus fragiles financièrement
– Encourager l’hébergement militant lors des CF
– Organiser des CF « on line »!
Bref, les pistes sont multiples, pourquoi n’en retenir qu’une seule.5. Notre parti est au plus mal, un nombre croissant de nos élu-e-s plantent le parti qui les avaient pourtant désigné-e-s, la gauche se meurt et l’urgence, c’est de savoir si on peut garder 30 membres en part nationale même si on diminue l’ensemble?
Il n’y avait que cette question à faire votre en référendum?Votez ce que bon vous semble »
Pierre-Yves Jourdain, Conseiller Fédéral
« La question économique ne peut malheureusement pas être balayée. Mais je trouverais dommage que la réflexion sur le coût des Conseils Fédéraux s’arrête à cette seule mesurette. Parce que convenons-en, étant donné le taux d’absentéisme au Conseil Fédéral, l’économie sera très anecdotique. Par contre j’espère que l’éventuel Observatoire de la Parité et des Pratiques se saisira de cette question en urgence. Etant donné le nombre de personnes du Conseil Fédéral avec statut consultatif, sans droit de vote, et dont pourtant les frais sont remboursés, peut être serait-il intéressant de regrouper sur une journée tous les débats et sur une seule demi journée les votes. Cela économiserait des frais d’hébergement et de bouche. Et puis faire un réel travail en amont sur les motions thématiques, nous y passons trop de temps. Certaines sont tellement évidentes qu’en débattre relève du jeu intellectuel, et pourtant c’est chronophage. Mais d’autres pistes sont certainement à exploiter si le CF doit être plus économique. »
Jocelyne le Boulicaut, Conseillère Fédérale